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« Le voyageur qui arrivait pour la première fois sur le pont de l’Ouvèze de Mollans, après avoir parcouru la route de Carpentras-Malaucène, laissait ses yeux se reposer agréablement sur une chapelle dédiée à Marie suspendue à plus de vingt mètres au dessus du lit de la rivière au moyen d’un cul de lampe d’environ deux mètres et soixante centimètres de développement… Le tout, bien lissé, avait acquis cette teinte que le temps seul peut donner et le rendait plus imposant. »
Telle était Notre-Dame du Pont au XIXe siècle.
Et avant ?
- 1357 : Face à la porte du pont, alors flanquée de deux tours rondes, « il y avait anciennement une petite croix de bois au même endroit où est la chapelle, de la hauteur d’environ cinq à six pieds. »
- 1715 : Un habitant de Mollans remplace la croix par un oratoire abritant une statue de la Vierge.
- 1720 : La grande peste décime le sud de la France, mais Mollans est épargné. En remerciement, les habitants financent la construction d’une première chapelle semi-circulaire entre 1726 et 1729, à l’emplacement de l’oratoire. Elle est dotée d’une niche accueillant la statue de pierre de l’ancien oratoire, remplacée en 1824 par la statue actuelle de Notre-Dame de Pitié, sculptée par Buffardin.
XIXe siècle : La construction de la chapelle actuelle
Au milieu du XIXe siècle, le cul-de-lampe, soutenant la chapelle, se détériore en raison de poutres de bois pourries sous la chaussée. Lors de l’élargissement du pont en 1851, les habitants, très attachés à ce lieu, décident de faire construire une nouvelle chapelle, de forme similaire à la précédente, sous l’impulsion du curé. Elle est bâtie au même emplacement.
Le cul-de-lampe : constitué de gros blocs de pierre (provenant des carrières de Saint-Paul-Trois-Châteaux), est assemblé par des crochets de fer et sert de contrepoids à la chapelle, avec un poids trois fois supérieur à celui de la structure.
La chapelle : construite en briques biseautées de 8 cm d’épaisseur pour alléger la structure. La façade est en pierre tendre de Saint-Paul, et la toiture en tuiles plates à crochet (provenant de Vaison).
La chapelle est bénie le 12 septembre 1852.
Menaces et restaurations
Bien qu’elle ne gêne pas la chaussée, la chapelle est menacée de démolition en 1905. Certes, l’espace devant la porte est limité, mais le sectarisme de l’époque semble être le principal moteur de ce projet de voirie.
Au début du XXe siècle, un manque d’entretien entraîne l’effondrement de la toiture. En 1951, l’abbé Béchet fait réparer la toiture et recrépir les murs.
Dans les années 1970, l’indifférence et la négligence laissent les platanes détruire la toiture. Elle est restaurée en 1976 grâce à l’initiative des Amis de Mollans.
En 1978, la chapelle est inscrite à l’inventaire des Monuments Historiques.
Entretien et préservation
Depuis lors, les platanes sont régulièrement taillés par le propriétaire du bar du Pont, qui veille à la bonne conservation de l’ensemble.
Pour en savoir plus :
– « Dossier : La chapelle du Pont, Notre-Dame de Compassion », Lei Coude Trouca, juillet 2023, p. 4-13.
– AC Buis-les-Baronnies, 16J182_1Z2.