Les archives municipales de Mollans

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Les archives anciennes restaurées et stockées dans des boîtes de conservation neutres

Conservées depuis 2010 dans la salle du premier étage de la Grange aux livres, les archives municipales ont occupé au cours du temps divers locaux : une simple caisse de bois stockée dans la maison commune, puis une salle spécifique jouxtant la sacristie de l’église paroissiale (celle de 1636, à côté/à la place du presbytère actuel), ensuite une petite pièce dans la maison Fare, puis dans un placard au premier étage de l’actuelle mairie construite en 1863, et, pendant 24 ans, la tribune de la chapelle des pénitents.

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Les archives conservées à la tribune de la chapelle des pénitents blancs
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Les parcelaires, cadastres et registres d'état civil restaurés en 2022

Les guerres religieuses du XVIe siècle les ont particulièrement malmenées. À part quelques parchemins du XIVe siècle, peu de choses nous sont parvenues avant le début du XVIIe siècle. La période révolutionnaire a apporté également son lot de destructions Toutefois le fonds strict des archives municipales occupe  25 ml.

Aujourd’hui les documents conservés se composent :

  • Des archives anciennes avant 1790 : séries AA1 à HH1
  • Des archives modernes après 1790 : incomplètement classées et cotées. Un gros travail reste à faire…
  • Divers fonds de particuliers (série Z) : ensembles de documents qui ont été déposés par des particuliers ou des associations.

Plus récemment ont été créés les séries Fi et Num, qui rassemblent respectivement des photographies, anciennes et récentes avec leurs originaux ou double numériques, mais aussi un grand nombre de documents scannés, comme par exemple l’ensemble des délibérations municipales, des parcellaires, ainsi qu’une partie du notariat mollanais ancien, actuellement conservé aux Archives départementales à Valence (près de 100.000 pages accessibles à la consultation).
Parallèlement à ces archives municipales, sont conservées les archives religieuses anciennes, sauvées de la destruction lors du départ du dernier prêtre résident : archives de confréries, bibliothèque ecclésiastique, bulletins paroissiaux etc.

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Au gré des trouvailles, sont conservés des objets à caractère archéologique et historique : citons une remarquable fiole du XIVe siècle, la plus ancienne inscription gallo-romaine découverte à Saint-Pierre, les  boulets de grande couleuvrine que Lesdiguières propulsa contre nos remparts lors du siège de 1589 ou plus simplement le poids de pierre de l’horloge du beffroi. Mais aussi quelques vêtements et outils, témoins de la vie locale des débuts du XXe siècle.

Enfin, issue de dons divers et d’acquisitions par les Amis de Mollans, une bibliothèque de documentation s’enrichit régulièrement d’ouvrages et documents spécialisés.

Un poste informatique dédié permet la consultation des documents numérisés et un statif pour la photographie de documents durant les permanences.

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Fonds documentaire local. 380 références
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Stand "amateur" de reproduction des archives. 200 vues par heure

Les archives sont ouvertes au public les lundi et jeudi de 14 h à 18 h (sauf imprévu). Prévenir si possible à l’avance de votre venue par mail : amisdemollans@gmail.com

Le maire Roux est destitué par le sous-préfet !

La nouvelle vient de tomber : le maire de Mollans, Roux, est destitué par le sous-préfet.

L’information vient juste d’être publiée dans une tribune parue dans le Courrier de la Drôme
et de l’Ardèche : l’ancien maire manifeste son mécontentement.

Lectura plus, le portail du patrimoine destitution roux dxo

Pas de confusion : nous sommes en 1870, et le maire c’est Henri Roux, élu en octobre 1862 !
Il est réélu le 1er septembre 1870 avec  292 voix et, avec les membres de son conseil, prête le serment de fidélité à l’empereur. Hélas, à la suite de la défaite de Sedan le 4 septembre 1870 et la capture de Napoléon III, un nouveau régime est mis en place : la Troisième République. Le 12 septembre, le conseil fraichement élu manifeste son attachement au nouveau régime : «Adhèrent sans restriction au gouvernement républicain établi» et «Offrent à l’administration supérieure le concours le plus dévoué et le plus actif pour le maintien du bon ordre et de la sécurité publique».
Mais patatrac : le 21 septembre Henri Roux reçoit du préfet sa destitution et son remplacement par François Philippe Marin. D’où sa violente déception et réaction ci-dessus !

Cette déception sera de courte durée. En effet Marin est remplacé par Buisson le 27 décembre 1870, lui même remplacé par Henri Roux le 29 mars 1871 ! Il a maintenant tout le temps pour s’occuper du réseau des fontaines… 

E comme Électricité

LES PLUS ANCIENNES CARTES POSTALES de Mollans ont ceci de commun qu’on y remarque de massives potences métalliques et des poteaux de bois soutenant maladroitement une multitude de fils électriques malingres : l’électricité est en effet arrivée à Mollans avec le XXe siècle.

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À la suite du Buis qui avait confié en 1889 son alimentation électrique à Pierre Antoine Rivoire, de Vinay en Isère, à partir de l’usine d’Ubrieux, Mollans et ses édiles lui attribuent la concession de l’éclairage du village pendant 40 ans dans un contrat du 21 décembre 1900, approuvé par le préfet le 11 mai 1901. La concession prévoyait exclusivement l’éclairage public qui utilisait alors des lampes Édison à incandescence. Il devait être assuré en toutes saisons du coucher du soleil à minuit, puis de 4 h 30 au lever du soleil. Il est vrai qu’en ce temps là on se levait tôt, souvent avec le soleil. Les technocrates n’avaient pas encore inventé les heures d’été ou d’hiver ! Une fête fut organisée par la municipalité le 22 septembre 1901 et, pour l’occasion, le conseil municipal et son maire Henri Richard votèrent 100 francs. Dès 1901 on relève dans le budget communal une dépense de 675 francs pour l’achat de lampes électriques ! Une charge supplémentaire,
mais ô combien utile !
Les abonnés pouvaient se raccorder moyennant 20 francs par lampe, aux conditions de l’éclairage public et la consommation forfaitaire s’élevait à 32 francs pour une lampe de 16 bougies. Gageons qu’il ne devait pas y avoir illumination dans toutes les chaumières.
La concession fut reprise ensuite par Charles Blauvac, industriel de Carpentras. Une ligne haute tension fut construite en 1924 à partir de l’usine hydroélectrique d’Eygaliers qui assurait alors la production.

Éclairer les écarts
Malheureusement seul le village pouvait bénéficier du flux d’électrons, et il est facile d’imaginer que les habitants des fermes isolées devaient en ressentir une certaine frustration. Las ! Le 2 octobre 1924 une demande d’E. Rossignol auquel s’étaient associés quelques propriétaires du quartier Saint-Pierre (M. Gambus, J. Bonnet, Pierre Chambon, Louis Brue, Rosine Reynier, Klebert Mouret, Brun, Monnier R. Michel, Léon Ganbus) faisait valoir qu’à eux seuls ils exploitaient 30 ha et ils sollicitaient le concours technique et bien sûr financier du Génie rural pour étudier l’implantation d’une « usine » à la chute du canal agricole de la Jonche. Cette industrie devait alimenter 40 lampes et un moteur agricole. Un avis favorable fut formulé, mais j’ignore s’il fut suivi d’effet.

Transformateur électrique au bout de la rue des aires
Le transformateur au bout de la rue des Aires

L’usine d’Eygaliers par ailleurs s’avéra rapidement insuffisante : le mince filet d’eau du Derboux était trop faible. M. Blauvac recherchait du courant à acheter (ce n’était pas encore le temps des monopoles…) et il réalisa en 1930 un accord de fourniture avec la société Sud-Électrique. En 1927 le conseil municipal avait lancé le projet d’électrification des écarts. L’affaire était ardue car M. Blauvac hésitait à investir dans le raccordement de son réseau à celui de Sud-Électrique.
Finalement Sud-Électrique racheta en 1932 la concession Blauvac et relia le réseau électrique mollanais à celui de Beaumont d’Orange en Comtat Venaissin.
Une concession quarantenaire commençait. Le projet d’électrification des campagnes remis à l’ordre du jour fut adopté en septembre 1935. L’affaire fut conclue le 22 octobre 1937 pour une dépense prévue de 831.117 francs entre le maire de Mollans et Sud-Électrique. En fait la dépense fut plus modeste : quelques 630.000 francs, qui se traduisit toutefois par quelques 692 centimes additionnels !
L’alimentation se faisait par une ligne haute tension de 13500 volts relayée par quatre transformateurs répartis sur le territoire de la commune. Le premier était placé sur la route de Malaucène, à côté de la maison Reynier. C’est lui qui recevait l’alimentation depuis Malaucène qui passait près de l’ancienne ferme Mouret. Un autre était construit après Julian, un autre vers Mérindol à la ferme Julian. Un dernier enfin, aux Richard achevait de quadriller le territoire. En
tout 50 KVA, ce qui est ridicule vu nos consommations actuelles. ❧

Article publié dans le n° 1 de Mémoire d’Ouvèze en 2004.

Souvenirs : 8 mai 2003

Quelques images qui vont nous rajeunir !

A une époque où les appareils photos numériques n’avaient que 3 Mpix…

Un autre 8 mai ? 1945 ?

Cette belle photo que nous avait communiquée Jean Aléa nous montre devant le monument au morts un groupe certainement des résistants. Difficile de dire s’il s’agit du 8 mai 1945, mais l’esprit est là ! Aidez-nous à les identifier.

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