Et si nous décoconnions un peu ?


3 Fi 0104 Montaud99122901 Modifier Modifier
Après avoir décoconné, Raoul Montaud, son frère Raymond, sa femme Paule, et sa mère Marguerite éliminent la blaze à l’aide d’une déblazeuse. (Fonds R. Montaud)

En 2002, lors de l’exposition à Mollans sur la Corée et le Japon, coordonnée par Gérard Finel, nous avions recherché un lien, un point commun entre le patrimoine de notre village et l’Extrême Orient. Pas évident à première vue, mais la lumière a illuminé nos esprits : la soie !
C’est ainsi que nous nous sommes engagés dans une exposition et une conférence sur l’histoire de la sériciculture à Mollans, telle que nous la révélaient les archives locales. En rangeant les papiers de l’association, nous avons retrouvé plusieurs documents et images exposés pour l’occasion. Nous les publierons sur le site au fur et à mesure de leur dépoussiérage…
Pour l’instant arrêtons-nous sur une belle image, communiquée par Mme Paule Montaud, qui représente l’opération de déblazage en famille vers 1945.


Montaud99122902b


Montaud99122906

Le décoconnage achevé (c’est-à-dire l’opération qui consiste à enlever les cocons des branches de genêts calées dans les canisses), il faut enlever les impuretés et éliminer la blaze formée par les premiers fils de soie qui ont servi au ver à s’arrimer sur les genêts. Cette opération s’appelle le déblazage. On utilise pour cela une machine à déblazer, planche inclinée munie de plusieurs tiges actionnées par une manivelle. Les cocons sont répartis en haut de la machine et la blaze s’accroche sur les tiges en rotation. Les cocons semi-finis sont récupérés dans de grands paniers.
De construction très artisanale, ces machines ont terminé leur carrière le plus souvent à la décharge ou dans les cheminées !
Des bricoleurs astucieux ont également conçu des machines pliantes et portatives qui devaient circuler de famille en famille.
Une finition manuelle s’avérait souvent nécessaire pour éliminer toute trace de brindilles.

Calade antique ?

Dans le premier numéro de Mémoire d’Ouvèze, il y a 20 ans…, nous nous interrogions sur la découverte d’un chemin empierré de galets de rivière. Nous reproduisons l’article ci-dessous, accompagné du plan napoléonien et des photos réalisées lors des travaux de la RD5.

« Les prochaines rectifications de la D5 nous ont amenés à suivre l’ancien chemin de
Mollans à Entrechaux qui doit, l’espace de deux virages, retrouver son ancienne vocation.
Le quartier Saint-Pierre est bien connu pour ses anciens habitats et la proximité des futurs travaux nécessitait une surveillance bienveillante.»

Les Trace De L'ancien Chemin De Mollans à Entrechaux Pendant Les Travaux D'élargissement De La Route
Élargissement de la RD5 en amont du cabanon Chabert
Ad026 999 3p 03440 001 Cr
Cadastre 1834. © AD Drôme.

« Point d’indices archéologiques dans la proximité des arbres arrachés. Soulagement. Sur notre lancée nous avons prospecté tout le chemin jusqu’au Toulourenc.
Quelle n’a pas été notre surprise de découvrir, dégagée par les ravinements des pluies, une belle calade formée de galets de rivières parfaitement ordonnés, visible sur un mètre de large et s’étendant sur une dizaine de mètres en longueur. On la voit juste après le croisement avec le canal de l’Iscle du Vif qui s’enfonce par une voûte solide sous la route départementale.
Dès le premier abord on peut se laisser emporter par la conviction de la découverte d’une ancienne voie romaine – le quartier s’y prête – mais on revient rapidement à une hypothèse plus sage d’un empierrement XVIIIe voire XIXe car cette chaussée a été empruntée jusqu’à la construction de la route actuelle qui franchit la rivière sur un pont édifié au XIXe siècle.
Traces d’un autre temps, celui des chevaux, des charrettes et des diligences, à conserver du moins par la photographie, pour témoigner du savoir faire des anciens.»