En 150 ans, la population a bien changé !

Si l’on consulte le recensement de 1876, on s’aperçoit que le nombre total d’habitants était à peu près le même qu’aujourd’hui, 1066 contre 1062 recensés en 2015. Avec toutefois quelques nuances.
Car si le village a dû s’étendre hors des remparts au début du XIXe siècle faute d’espace intra-muros, développant ainsi les quartiers du Faubourg et des Aires, mais aussi les fermes de la campagne comme Roubion, Rourebeau, Piebanaud, Grangeneuve, les Richard, sans parler du Pas du Ventoux, c’est surtout le paysage et la nature des occupants des lieux qui ont changé…

En effet, en 1900 par exemple, on comptait sur l’étendue du village 30 chevaux, 66 mulets et 10 ânes (les tracteurs ne sont arrivés qu’au début des années 1950). 6 vaches produisaient du lait ou des veaux, mais ce sont surtout les 200 chèvres qui alimentaient le village en lait et fromage. Sans compter les 610 cochons qui occupaient souvent les rez-de-chaussée des maisons du village et parfumaient ainsi les rues où s’accumulait souvent le fumier, précieusement conservé pour amender les terres. Ressources inépuisables pour les mouches et puces de toutes sortes. Quant aux moutons, brebis et agneaux, le cheptel se montait à 1765 têtes, élevées bien sûr dans les écarts.

Aujourd’hui, il n’y a plus que quelques dizaines de chats sans toit qui circulent et squattent les maisons délabrées. Les chiens laissés en liberté par leur maîtres se lâchent, obligeant à zigzaguer dans les rues pour éviter le pire. Quelques chevaux de loisir s’ennuient dans les prés. Et surtout, de nombreux touristes arpentent les rues à la découverte de ruines ou de quelque exposition estivale.

Odeurs de mon enfance…

Tous les prétextes sont bons ou comment allier l’utile à l’agréable

Place Colin Ravoux

Merci à Madame Monique Cherbite qui vient de remettre aux Amis de Mollans les maquettes conservées des Portes de l’an 2000, de la Corée-Japon de 2002 et des enregistrements, dont une interview filmée de Guy Fabre, alors âgé de 90 ans, réalisée en 2007 par Jean François Colonat, et que ce dernier avait totalement oubliée.
Heureuse redécouverte et document précieux plein de petites anecdotes et de renseignements sur Mollans, des années 20 aux environs des années 50.
Parmi les nombreux commerces du village et particulièrement dans la Grand’rue, il y avait deux boutiques mitoyennes qu’apparemment les hommes fréquentaient assidument et le prétexte était tout trouvé. C’est Guy Fabre qui nous le raconte.

Guy Fabre
Portait en 2007

« Il y avait la buvette Ravoux. A côté de cette buvette le salon de coiffure des frères Colin. Il y avait Louis Colin qui habitait à l’époque à la maison qui se situe en face de la maison qui était de Félix Reymond. Kléber, plus jeune que Louis habitait dans la maison où il y a le salon de coiffure. Salon de coiffure qui marchait très bien.
Et à l’époque pour vous situer l’état d’esprit des gens, la plupart des gens ne se rasaient pas, ils venaient se faire raser, c’était une distraction et je vais vous dire pourquoi. A coté de ce salon de coiffure, il y avait la buvette Ravoux. Alors, qu’il y ait deux, trois ou cinq ou six personnes qui attendent, ils n’attendaient pas dans le salon de coiffure. Là, il y avait les deux frères et les deux sur les fauteuils. Les sièges il n’y avait personne, je ne sais même pas si il y avait des sièges. Ils étaient à côté à la buvette.
Quand un fauteuil était libre, un des deux frères se déplaçait, il faisait cinq ou six mètres, il rentrait dans la buvette, « qui est-ce qui vient c’est libre ?. Voilà comment ça se passait. C’était vraiment de la camaraderie. »
On comprend pourquoi les hommes préféraient se faire raser.

Morts pour la France

Chaque année, le 11 novembre, de nombreux Mollanais, d’origine ou de cœur, se retrouvent au pied du monument aux morts, pour écouter les discours nationaux, auxquels succède l’appel aux morts mollanais pour la France. La liste des 26 noms, gravés dans la pierre du monument, rappelle leur sacrifice à leurs descendants ou parents. Mais qui étaient-ils ? Quels ont été leurs parcours ? La célébration du Centenaire de la guerre 14-18 nous a permis de rechercher dans les registres matricules les informations sur ces héros anonymes que nous avons synthétisées dans les fiches présentées à l’exposition de 2018.

L’eau mollanaise

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Dans notre précédent post, nous avons évoqué l’œuvre littéraire de Théo Chabert, un mollanais du XIXe siècle qui avait quitté Mollans pour la Savoie suite à un dépit amoureux. Parmi ses nombreux poèmes que l’on peut consulter sur Gallica, il  en est un, L’eau mollanaise, qui évoque une propriété méconnue de l’eau de la fontaine au Dauphin et qui pourrait expliquer son succès.

Il est une eau délicieuse,
Dont la vertu capricieuse
Est d’arrondir certains appas
Aux fillettes qui n’en ont pas.

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Accourez joyeuse,
À l’eau merveilleuse,
Fillette rieuse,
Et n’en doutez pas,
C’est l’eau Mollanaise,
Soyez-en bien aise,
Qui fait sans malaise,
Croître les appas.

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Vous qu’une faute de corsage
Éloignerait du mariage,
Venez, buvez et par retour,
Vous verrez approcher l’amour.

֎

Accourez joyeuse,
À l’eau merveilleuse,
Fillette rieuse,
Et n’en doutez pas,
C’est l’eau Mollanaise,
Soyez-en bien aise,
Qui fait sans malaise,
Croître les appas.

֎

Souvent, plus d’une jouvencelle,
Malgré le jeu de sa prunelle,
Ne peut captiver son amant
Faute d’avoir assez d’avant.

֎

Accourez joyeuse,
À l’eau merveilleuse,
Fillette rieuse,
Et n’en doutez pas,
C’est l’eau Mollanaise,
Soyez-en bien aise,
Qui fait sans malaise,
Croître les appas.

֎

Cette eau, nous disent nos grand’-mères,
Nous fit aimer de vos grand-pères,
Car bien souvent deux bons tétons
Font dot aux pauvres Jeannetons.

֎

Accourez joyeuse,
À l’eau merveilleuse,
Fillette rieuse,
Et n’en doutez pas,
C’est l’eau Mollanaise,
Soyez-en bien aise,
Qui fait sans malaise,
Croître les appas

Qui connait Théo Chabert ?

Le prénom de Théo (Théophile) n’évoque certainement rien pour les Mollanais, même si son nom de famille, Chabert, a laissé quelques traces. Qui était ce personnage, devenu célèbre, grâce à son amitié avec Jules Vallès, acteur de la Commune de Paris.

Article présenté pour les JEP2016

Jules Vallès a rédigé la préface des Canticides,  l’œuvre littéraire principale de Chabert que nous donnons ci-dessous. Nous aurons également l’occasion de publier L’eau mollanaise, un poème qui vante les vertus de notre eau…