Notre République mérite un lifting !

Détail architecture de mollans
En 2004
P1410641 dxo
En 2025

Je ne parle pas de notre République nationale. Quoique…
Si l’on remonte quelques années en arrière, la statue de la République qui trône depuis 1885 sur la fontaine de la place Banche de cour, mériterait un petit gommage de peau. En 2004, elle présentait un visage relativement lisse, quoique marqué par 120 ans de pollution. Aujourd’hui on la dirait lépreuse… Les années et la négligence lui ont donné cette allure peu engageante.
Il doit, à en croire une recherche sur Internet, y avoir des solutions peu onéreuses pour lui redonner l’apparence de sa jeunesse.

Pas de trace pour l’instant dans les archives de cette acquisition républicaine sous le mandat du maire Louis Saint-Donat (un « mien cousin »…), ni de son auteur. À l’origine, le projet établi lorsque Henri Honoré Roux était maire, ne comportait qu’une simple boule.

L’enquête est en cours.

Eaux et fontaines à Mollans

En complément de l’article sur Eaux et fontaines à Mollans où nous présentons la vidéo réalisée par Michel Hugues,  voici une partie des panneaux exposés lors de la fête de 2015. Ces panneaux sont exposés actuellement à la médiathèque de la Grange aux livres ; ils retracent, à partir des archives, l’historique des fontaines, depuis les premières galeries drainantes du territoire jusqu’aux fontaines établies en 1877 par Henri Honoré Roux, le maire de l’époque.

CHRONOLOGIE

L’eau à Mollans

S’il est un lieu commun aujourd’hui c’est bien de parler d’eau et, de fait, la gestion de cette ressource essentielle commence à devenir préoccupante ; la diminution des ressources et l’augmentation des besoins est la marque de notre époque.
En 2015 nous avons fêté le Tricentenaire de la fontaine au dauphin, enfin 300 ans + 1 an, pour cause d’élections municipales ! À cette occasion, de nombreuses animations ont été concoctées par les associations locales autour d’un projet fédérateur.
C’est dans ce contexte que Michel Hugues avec les Amis de Mollans a réalisé une vidéo qui retrace l’aventure aquatique du village depuis la première recherche de source en 1713 jusqu’à la création du réseau des fontaines.

Escargots et huile l’olive

Lors de la restauration de la chapelle des Pénitents, en 1987, furent trouvées, négligemment entassées dans quelques casiers qui conservaient les effets des confrères – des livres d’heures et des « bourras » –, des centaines de coquilles d’escargots vides.
Relief de defructus, le repas annuel et convivial des confrères ? Mais pourquoi conserver des coquilles vides de petits gris ? Le mystère était entier.

L’explication me fut donnée par la lecture d’un document conservé dans le fonds paroissial, rédigé par Victor Eynard, curé de Mollans en 1849 : « Le Jeudi-Saint, dans l’après-midi, les habitants de Mollans se préparent à l’illumination qu’ils font ordinairement le soir à la nuit tombante de ce jour, lorsque le temps est calme et beau pour faire la procession. La confrérie des Pénitents se distingue par son empressement et son exactitude à assister à cette procession. C’est sans contre dit la circonstance de l’année où les habitants de Mollans sont réunis en plus grand nombre dans l’église et en procession (…). Les rues par où passe la procession sont éclairées comme si on était en plein jour ; chacun rivalise de zèle et s’applique à mieux illuminer que son voisin. Il est des maisons qui font brûler jusqu’à quatre cents lampions ou flambeaux que l’on multiplie facilement au moyen de coquillages appliqués aux murs et aux fenêtres avec la terre glaise, disposés en figures telles que croix, ostensoirs, reliquaires. Cette procession, après 1830, avait été suspendue par M. Goudard mon prédécesseur à cause du peu de recueillement qu’on y observait, ou plutôt des désordres qu’elle occasionnait. En 1849, année de mon arrivée à Mollans, un grand nombre de personnes, constituées en dignité, les autorités en tête, vinrent me prier de rétablir cette procession fondée sans doute primitivement pour rendre au Sacrement Auguste de l’Eucharistie les hommages et la reconnaissance qui sont dus à N.S.J.C. dans ce sacrement… Et je consentis à ce que cette procession se fît. »

Tout s’illuminait ! Les traces claires d’argile disposées à intervalles réguliers au-dessus du linteau de la porte de la chapelle et surmontées d’une traînée de noir de fumée étaient les derniers témoins de cette illumination, car ils avaient été protégés par le soustet qui porte la tribune.
Cette ancienne tradition restaurée n’a pas survécu au XIXe siècle et elle s’éteignit certainement avec les derniers confrères en 1874. Pourtant, en d’autres lieux, à Gorbio par exemple, dans le comté de Nice, subsistent des « processions aux limaces » ainsi que les illuminations correspondantes : le folklore a remplacé la dévotion.

Outrage du temps

P1350266
P1350264
P1350263

Lorsque l’on regarde les mufles de la fontaine au dauphin on s’aperçoit que certains d’entre eux ont perdu des fragments de pierre qu’un « rapetassage » maladroit a du mal à masquer. Le temps a fait son œuvre semble-t-il, et nos édiles ont certainement tenté de faire subir un lifting à ces figures historiques. Mais est-on bien sûr que ce soit l’œuvre des ans et les rides des siècles?
Mollans n’a pas échappé comme la plupart des communes de France à une gesticulation communicative qui conduit en notre siècle à brûler des voitures ou des poubelles pour signifier un mal être que seule la violence gratuite peut compenser.
C’est bien le cas ici, un avatar des vandalismes qui ont jalonné et accompagné trop souvent notre histoire, l’expression rude d’un mécontentement face à des événements mal acceptés. Ainsi le 11 septembre 1787 les habitants réunis en assemblée générale ont constaté que dans la « nuit du neuf au dix on a arraché un des tuyeaux de la grande fontaine publique qui coule au bout du pont de ce lieu et abattu le menton d’un des muffles en sculpture de ladite fontaine dans la bouche duquel ledit tuyeau était cimenté. Tout de suite ledit sieur Vial, consul, est allé à ladite fontaine ; il a, en présence de plusieurs personnes, fait vuider une partie de l’eau du bassin où ledit tuyeau s’étant trouvé l’en a fait tirer. Il est à présumer que ledit tuyeau ainsi que le menton du muffle ont été abbatus à grands coups de pierres attendu qu’on voit à quelqu’un des autres tuyaux la marque des pierres qui y ont pareillement été jettées. Comme les désordres méritent punition lesdits sieurs consuls ont fait convoquer la présente assemblée afin qu’elle délibère sur ce qu’ils ont à faire, observant encore qu’il y a environ dix à douze jours qu’on avoit mis des ordures aux tuyeaux qui coulent dans le lavoir près de ladite fontaine et à celui qui coule hors dudit lavoir.
Sur l’exposé ci dessus l’assemblée a délibéré de prendre les moyens convenables pour découvrir les auteurs des insultes faites à la fontaine et faire cesser ces désordres. Elle donne pouvoir aux consuls de faire la dénonciation à la justice, et de consulter à ce sujet, approuvant les dépenses qui seront faites ».
On n’en saura pas plus. Les coupables des désordres ont-ils été châtiés ?

Quel est le mufle qui a été cassé ? Ils le sont tous aujourd’hui !

u Article publié dans Mémoire d’Ouvèze n° 1, 2004.

Reconstruction de la chapelle Notre-Dame du Pont

Chapelle Du Pont
La Chapelle Du Pont Et Le Bar Du Pont

Le texte que nous reproduisons ci-après, dans une orthographe modernisée, a déjà été publié en 1974 dans le n° 1 de Mollans-sur-Ouvèze. Revue d’études locales. Il est consigné dans un registre des archives paroissiales où sont notés, par les curés successifs, les détails de la construction et de l’entretien des deux chapelles du pont (1729 et 1851) sur 120 ans.