Tous les prétextes sont bons ou comment allier l’utile à l’agréable

Place Colin Ravoux

Merci à Madame Monique Cherbite qui vient de remettre aux Amis de Mollans les maquettes conservées des Portes de l’an 2000, de la Corée-Japon de 2002 et des enregistrements, dont une interview filmée de Guy Fabre, alors âgé de 90 ans, réalisée en 2007 par Jean François Colonat, et que ce dernier avait totalement oubliée.
Heureuse redécouverte et document précieux plein de petites anecdotes et de renseignements sur Mollans, des années 20 aux environs des années 50.
Parmi les nombreux commerces du village et particulièrement dans la Grand’rue, il y avait deux boutiques mitoyennes qu’apparemment les hommes fréquentaient assidument et le prétexte était tout trouvé. C’est Guy Fabre qui nous le raconte.

Guy Fabre

« Il y avait la buvette Ravoux. A côté de cette buvette le salon de coiffure des frères Colin. Il y avait Louis Colin qui habitait à l’époque à la maison qui se situe en face de la maison qui était de Félix Reymond. Kléber, plus jeune que Louis habitait dans la maison où il y a le salon de coiffure. Salon de coiffure qui marchait très bien.
Et à l’époque pour vous situer l’état d’esprit des gens, la plupart des gens ne se rasaient pas, ils venaient se faire raser, c’était une distraction et je vais vous dire pourquoi. A coté de ce salon de coiffure, il y avait la buvette Ravoux. Alors, qu’il y ait deux, trois ou cinq ou six personnes qui attendent, ils n’attendaient pas dans le salon de coiffure. Là, il y avait les deux frères et les deux sur les fauteuils. Les sièges il n’y avait personne, je ne sais même pas si il y avait des sièges. Ils étaient à côté à la buvette.
Quand un fauteuil était libre, un des deux frères se déplaçait, il faisait cinq ou six mètres, il rentrait dans la buvette, « qui est-ce qui vient c’est libre ? ». Voilà comment ça se passait. C’était vraiment de la camaraderie. »
On comprend pourquoi les hommes préféraient se faire raser.