Tous les prétextes sont bons ou comment allier l’utile à l’agréable

Place Colin Ravoux

Merci à Madame Monique Cherbite qui vient de remettre aux Amis de Mollans les maquettes conservées des Portes de l’an 2000, de la Corée-Japon de 2002 et des enregistrements, dont une interview filmée de Guy Fabre, alors âgé de 90 ans, réalisée en 2007 par Jean François Colonat, et que ce dernier avait totalement oubliée.
Heureuse redécouverte et document précieux plein de petites anecdotes et de renseignements sur Mollans, des années 20 aux environs des années 50.
Parmi les nombreux commerces du village et particulièrement dans la Grand’rue, il y avait deux boutiques mitoyennes qu’apparemment les hommes fréquentaient assidument et le prétexte était tout trouvé. C’est Guy Fabre qui nous le raconte.

Guy Fabre

« Il y avait la buvette Ravoux. A côté de cette buvette le salon de coiffure des frères Colin. Il y avait Louis Colin qui habitait à l’époque à la maison qui se situe en face de la maison qui était de Félix Reymond. Kléber, plus jeune que Louis habitait dans la maison où il y a le salon de coiffure. Salon de coiffure qui marchait très bien.
Et à l’époque pour vous situer l’état d’esprit des gens, la plupart des gens ne se rasaient pas, ils venaient se faire raser, c’était une distraction et je vais vous dire pourquoi. A coté de ce salon de coiffure, il y avait la buvette Ravoux. Alors, qu’il y ait deux, trois ou cinq ou six personnes qui attendent, ils n’attendaient pas dans le salon de coiffure. Là, il y avait les deux frères et les deux sur les fauteuils. Les sièges il n’y avait personne, je ne sais même pas si il y avait des sièges. Ils étaient à côté à la buvette.
Quand un fauteuil était libre, un des deux frères se déplaçait, il faisait cinq ou six mètres, il rentrait dans la buvette, « qui est-ce qui vient c’est libre ? ». Voilà comment ça se passait. C’était vraiment de la camaraderie. »
On comprend pourquoi les hommes préféraient se faire raser.

1724-2024 : Il y a 300 ans, le moulin à huile dans le jeu de paume

Affiche Cocos Moulin V4

Les traces les plus anciennes évoquant un moulin à huile banal appartenant à la communauté de Mollans remontent à 1544, lors d’un bail le confiant à ce que l’on n’appelait pas encore un moulinier.  
En 1724, les récoltes d’olives ayant repris de la vigueur après le grand gel de 1709 qui a tué les oliviers, les capacités du moulin à huile dit moulin vieux se révélant trop petites, la construction d’un nouveau moulin est votée par l’assemblée des habitants.
Il est construit dans le jeu de paume alors en ruine, étendu par le percement du rempart afin d’installer les meules.
Ce sera l’occasion dans un premier temps de moderniser le détritage par la disparition du moulin à sang conduit par les mulets et par l’installation d’une roue à eau pour faire tourner les coupes.
Au cours du temps et sans grandes évolutions techniques, le moulin à huile et à grignons reste moulin banal et communal jusqu’à la Révolution où sa vente par les domaines est attribuée à M. Curnier, habitant de Mollans qui constitue  rapidement une société avec divers habitants de Mollans parmi les plus aisés.
Plusieurs sociétés se succèdent jusqu’au début du XXe siècle. Elles amènent différents changements entre autre la mise en fonction du canal alimentant le moulin après le percement du canal de Grange Neuve. La fin du XIXe et le début du XXe siècle, voient l’abandon des pressoirs ancestraux pour les remplacer par des pressoirs en fonte alimentés par la turbine puis à l’électricité.
Quatre propriétaires vont exploiter le moulin au cours du XXe siècle.
Le gel de 1956 oblige les mouliniers à fermer le moulin quelques années puis il ouvre de nouveau sous le nom de moulin Chauvet. Nouvelle fermeture en 1977 après la mort de Jean Chauvet et réouverture avec Francis Jacquet en 1995 pour une période de 20 ans.

2015, le moulin se tait définitivement.

Le moulin est ce bâtiment ancien toujours en place face à la mairie de Mollans, qui fête cette année ses 300 ans. Il est toujours équipé des presses anciennes en fonte, d’une presse moderne et de sa coupe, tels que laissées lors de la fermeture.
Les propriétaires actuels permettent gentiment aux Amis de Mollans de marquer cet anniversaire par une exposition retraçant cette longue histoire, établie grâce aux archives municipales,  et de photos du fonctionnement durant la seconde moitié du XXe siècle.
On pourra aussi y retrouver la revue Lei Coude Trouca de 2022, consacrée au patrimoine villageois, qui consacre un long dossier à plus de cinq siècles (XVIe au XXe s.) de présence d’un moulin à huile à Mollans.

Moulin à huile de Mollans- face à la mairie
Ouverture du 18 au 25 août .
Horaires 10 h -12 h 30 & 15 h-18 h 30.

Présentation de la Vierge au Temple

Ce tableau est documenté dans les archives paroissiales ce qui permet d’affirmer le nom du peintre avec certitude. Il est l’un des dix-sept tableaux classés ou inscrit MH (sauf un) que possède l’église paroissiale de Mollans. Si on peut les voir les rares fois où l’église est ouverte, il est aussi possible de les découvrir dans le numéro spécial de notre revue annuelle Lei Coude Trouca 2024 entièrement consacré aux décors et tableaux de l’église.

La Présentation de Marie au temple est un épisode extrait de l’évangile apocryphe de Jacques le Mineur, qui fut représenté à partir de la Renaissance : à la naissance de Marie, Anne et Joachim, ses parents ont remercié Dieu en lui consacrant leur enfant. On trouve ce thème représenté dans différentes églises de la région. 

Ce tableau a été peint par Gasparoli, comme en atteste la quittance qu’il a remise au prêtre J.C. Goudard, en 1833. « Je soussigné déclare avoir reçu de Monsieur Goudard, curé de Mollans, la somme de deux cents francs, pour solde du prix d’un tableau représentant la Présentation de la Sainte Vierge que j’ai eu l’honneur de faire pour la chapelle de la congrégation des filles du dit Mollans. 29 octobre 1833. » Signé « Gasparoli peintre ». On ne peut être plus clair.
Ce tableau fut exécuté pour la chapelle de la Congrégation des Filles devenue chapelle de la Vierge, où il se trouve toujours.

Tableau restauré en 1984 par M. Bouchet. 
XIXe siècle – deuxième chapelle nord – 160 x 110 cm.
Inscrit MH au titre d’objet en 1974.