L’eau mollanaise

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Dans notre précédent post, nous avons évoqué l’œuvre littéraire de Théo Chabert, un mollanais du XIXe siècle qui avait quitté Mollans pour la Savoie suite à un dépit amoureux. Parmi ses nombreux poèmes que l’on peut consulter sur Gallica, il  en est un, L’eau mollanaise, qui évoque une propriété méconnue de l’eau de la fontaine au Dauphin et qui pourrait expliquer son succès.

Il est une eau délicieuse,
Dont la vertu capricieuse
Est d’arrondir certains appas
Aux fillettes qui n’en ont pas.

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Accourez joyeuse,
À l’eau merveilleuse,
Fillette rieuse,
Et n’en doutez pas,
C’est l’eau Mollanaise,
Soyez-en bien aise,
Qui fait sans malaise,
Croître les appas.

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Vous qu’une faute de corsage
Éloignerait du mariage,
Venez, buvez et par retour,
Vous verrez approcher l’amour.

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Accourez joyeuse,
À l’eau merveilleuse,
Fillette rieuse,
Et n’en doutez pas,
C’est l’eau Mollanaise,
Soyez-en bien aise,
Qui fait sans malaise,
Croître les appas.

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Souvent, plus d’une jouvencelle,
Malgré le jeu de sa prunelle,
Ne peut captiver son amant
Faute d’avoir assez d’avant.

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Accourez joyeuse,
À l’eau merveilleuse,
Fillette rieuse,
Et n’en doutez pas,
C’est l’eau Mollanaise,
Soyez-en bien aise,
Qui fait sans malaise,
Croître les appas.

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Cette eau, nous disent nos grand’-mères,
Nous fit aimer de vos grand-pères,
Car bien souvent deux bons tétons
Font dot aux pauvres Jeannetons.

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Accourez joyeuse,
À l’eau merveilleuse,
Fillette rieuse,
Et n’en doutez pas,
C’est l’eau Mollanaise,
Soyez-en bien aise,
Qui fait sans malaise,
Croître les appas