En 1851, notre vieux pont ne répond plus aux contraintes de la circulation moderne. Le village compte alors près de 1250 habitants et déborde dans les faubourgs du quartier des Aires ou de Dehors Ville. Déjà modifié au début du XVIIe siècle par la démolition de la tour qui portait le pont levis, sa forme en dos d’âne n’est plus au goût du jour surtout depuis la construction de la fontaine au dauphin. En effet, en raison d’une pente raide, les charrettes avaient quelques difficultés à s’arrêter et finissaient parfois dans le bassin ! Le pont est alors remodelé, rehaussé à chaque extrémité, élargi par un trottoir et la pose d’un parapet métallique à croix de Saint André qui remplaçe les anciens parapets de pierre.
Cette rampe, usée par les innombrables Coude Trouca, est ornée aux fixations sur la chaussée, de quelques éléments décoratifs agréables à l’œil. Parions que le visiteur, attentif au prestige de la fontaine au dauphin et au lavoir semi-circulaire ou même à la chapelle du Pont, n’a pas remarqué ce modeste travail de fonderie.
Nous offrons donc à sa curiosité ces images, témoins d’un souci du détail tel que l’affectionnaient nos anciens.
Le pont est aujourd’hui, de par son âge et le passage incessant des véhicules, en mauvais état. Quelques corbeaux qui soutiennent les trottoirs se sont détachés et sont tombés dans la rivière. Il est nécessaire d’envisager quelques travaux de restauration. Une étude, très « ingénieurs des Ponts et Chaussées du XXIe siècle », a été réalisée et envisage de remplacer la rampe ancienne par une ferraille contemporaine. Un tel objet au milieu de bâtiments inscrits à l’inventaire des Monuments Historiques (1926 et 1977), dénaturerait ainsi l’harmonie formée par la fontaine, la chapelle et la tour de l’horloge. Quant aux pièces de fonderie manquantes (et elles sont nombreuses), il n’est pas très difficile d’en réaliser de nouveaux exemplaires et de façonner les supports manquants. Nos anciens ont su faire…